Jacqueline M. Octobre 2025

Dans le cadre de sa mission d’information et de sensibilisation, la Fondation A.R.CA.D a lancé à l’automne 2024 son « Tour de France » des journées rencontres entre Associations de patients et Professionnels de santé, autour des cancers digestifs.
Ces journées ont pour vocation de créer des espaces d’échanges entre les professionnels de santé et les associations de patients, afin d’apporter des réponses à chacun en lien avec la qualité de vie des patients.
Ségolène de Retz, Directrice Générale de la Fondation ARCAD et ses collaboratrices, Evelyne Pattein et Jacqueline Martin de l’Association Syndrome de Lynch France, étaient attendues ce mercredi 15 octobre 2025 à l’Institut de Cancérologie de l’Hôpital Privé Jean Mermoz à Lyon.

1 – Nous avons pu assister à la dissection sous muqueuse d’une tumeur du colon faite lors d’une coloscopie : le bistouri est au bout de l’endoscope. La tumeur colique était large de 10 cm, elle a pu être envoyée entière et intègre à l’examen anatomopathologique. Il est naturellement essentiel que la tumeur soit disséquée entière, sans coupure, et avec des marges de dissection saines. Alors le cancer est guéri et le patient repart dans l’après midi sur ses deux jambes.
Le Dr Vincent Lepilliez nous a expliqué que cette pratique nécessitait un long apprentissage, et une solide expérience, car il y a un risque de perforation du muscle, dramatique lorsqu’il s’agit du colon.
Dans le bloc chirurgical, un gastroentérologue suivait les gestes du Dr Lepilliez pour se former à cette technique.
Les endoscopistes s’entraînent sur des colons de vaches et de porcs. avant de disséquer des tumeurs dans l’estomac et dans le rectum. Lorsqu’ils sont experts, ils peuvent pratiquer des dissections sous muqueuse de tumeurs dans le colon.
Nous comprenons bien les avantages de cette technique : le patient conserve intact son rectum, son estomac ou son colon. Il rentre chez lui guéri de son cancer exactement comme après une simple coloscopie.
Il faut bien avoir présent à l’esprit que cette technique est réservée aux tumeurs superficielles du rectum, du colon et de l’estomac, sans atteinte ganglionnaire, et qu’elle n’est pas actuellement proposée dans tous les services de gastro entérologie.
2 – Collation de midi avec l’équipe des chirurgiens digestifs qui nous ont présenté deux pratiques que j’ignorais : la chirurgie de recours et la réhabilitation des patients avant et après le passage au bloc opératoire.
- La chirurgie de recours, certaines prises en charge chirurgicales sont très complexes, les patients doivent être alors adressés à des chirurgiens expérimentés. Ainsi l’après-midi même nous avons pu assister à une chirurgie à 4 mains, un chirurgien digestif et un chirurgien plastique, la chirurgie très étendue nécessitait une reconstitution du plancher pelvien avec des muscles prélevés sur le muscle grand droit de l’abdomen.
- La réhabilitation des patients est désormais incontournable pour l’équipe : le patient se voit proposer une prise en charge diététique et sportive avant et après la chirurgie, un espace sportif a été aménagé dans l’hôpital, une consultation de diététique est systématique. La réhabilitation améliore très significativement le rétablissement du patient après son opération, et diminue les effets secondaires des traitements, ainsi les chimiothérapies sont mieux supportées et peuvent être administrées plus vite, sans interruption ni diminution.
