Quelle chirurgie prophylactique (=préventive) pour les porteuses du syndrome de Lynch ? A quel âge et selon quelles modalités ?

par | Fév 11, 2025 | F.A.Q.

Jacqueline M. février 2025

Le risque de cancer gynécologique, risque de cancer de l’endomètre et moins fréquemment risque de cancer des ovaires, augmente avec l’âge. Le dépistage annuel des  cancers gynécologiques est recommandé aux porteuses du syndrome de Lynch à partir de 30-35 ans. Ce dépistage est spécifique et comprend une échographie pelvienne par voie endovaginale et/ou une hystéroscopie, couplée à une biopsie de l’endomètre. Or il est contraignant et n’est pas absolument fiable, c’est-à-dire que dans de rares cas, un cancer de l’ovaire débutant ou un cancer de l’endomètre débutant peuvent ne pas être retrouvés lors de l’examen de dépistage. Mais ce léger risque existe et doit être pris en compte.

C’est pourquoi il est proposé aux femmes une hystérectomie totale élargie aux annexes (ablation de l’utérus, des ovaires et des trompes) à partir de 40 ans, une fois leur projet parental accompli. La décision doit être prise par la personne porteuse du syndrome de Lynch. C’est une décision qui peut être difficile. En témoignent les nombreuses questions que notre Cellule Ecoute reçoit à ce sujet. C’est pourquoi le projet de chirurgie préventive  est  discuté avec le médecin gynécologue et  est accompagné d’un temps obligatoire de réflexion. Une consultation avec un(e) psychologue est proposée. Chaque femme doit prendre le temps de cette réflexion.

Le mode opératoire de la chirurgie préventive est une coelioscopie, une chirurgie peu invasive avec des complications très rares. La chirurgie est suivie d’un arrêt de travail de 4 semaines accompagné de l’obligation de ne rien porter pendant 1 mois.

La chirurgie préventive peut être accompagnée d’un traitement hormonal de substitution jusqu’à l’âge physiologique de la ménopause.

Ainsi, si jusqu’à présent elle était proposée à partir de 40 ans sans tenir compte de la mutation retrouvée, le risque de cancer de l’endomètre et de l’ovaire est beaucoup plus rare et tardif en cas de mutation PMS2, de même que celui de cancer de l’ovaire en cas de mutation MSH6. Dans ces nouvelles recommandations, le réseau PRED-IdF juge la chirurgie prophylactique recevable à partir de 50 ans en cas de mutation PMS2 et met en option de réaliser une chirurgie en 2 temps avec l’annexectomie entre 45 ans et 50 ans en cas de mutation MSH6 ou PMS2. 

Concernant la ménopause induite prématurément par la chirurgie, une substitution par traitement hormonal est recommandée jusqu’à l’âge physiologique qui se situe à 50 ans pour prévenir l’ostéoporose et le risque cardio-vasculaire. Au delà de cet âge, il n’y a pas lieu de le poursuivre systématiquement.